De retour ! J'avais dit que je ferai un post toutes les semaines ? J'ai sûrement fait une faute de frappe : je voulais dire tous les semESTREs !
J'ai récemment joué avec des amis au poker sans connaître leur niveau. L'un d'eux était un flambeur qui considérait que poker et bluff étaient synonymes. Alors oui, forcément faire coucher une paire de valet avec 7-2 dépareillés c'est la classe mais plus la partie s'allongeait plus ses adversaires s'adaptaient à lui. Le résultat est qu'après des petites pertes il a voulu faire un gros bluff sur un flop insignifiant (5-D-A) et il s'est fait suivre par A-R et moi (paire de 5 servies)... miam
Fin de la petite anecdote!
La morale sous forme de questions:
Qu'est-ce qu'un bon bluff? Quand faut-il bluffer?
I) Combien miser ?1) Quelques notions sur la côteLorsqu'un adversaire mise, on peut essayer d'évaluer nos chances de gains en estimant la probabilité d'avoir la meilleure main et en la comparant au rapport entre la mise à suivre et le pot total.
Des exemples:
*en main: A-A
Sur table: 5-6-7-8-D
1 seul adversaire qui parle avant nous
Il mise 50 sur un pot à 500. Il faut (au moins) suivre car même s'il a de grandes chances d'avoir un 9 ou un 4, la mise est tellement risible qu'on ne peut pas lui laisser. (On a plus d'une chance sur 10 de remporter le pot).
*en main: V-9 de trèfles
Sur table: As de trèfle-8 de carreau-Roi de trèfle
1 seul adversaire qui parle avant
Il mise 200 sur un pot initial de 100. On doit donc payer 200 pour remporter 500. A-t-on plus de 2 chances sur 5 de remporter la mise? Il faudrait se coucher si l'on ne tient pas un compte d'un bluff de sa part.
2) ConclusionCes deux évaluations sont simplistes mais nécessaires pour bien bluffer. En effet, lorsque l'on tente de bluffer un (ou plusieurs) adversaire(s), on cherche à ce qu'il se couche, c'est-à-dire qu'il considère que
Proba de remporter < jetons à miser / pot total avec notre mise
Pour cela il faut effectuer une GROSSE mise. Attention, cette condition est nécessaire mais pas suffisante. Il se peut que votre adversaire se doute que vous bluffiez et même un tapis ne suffira pas à le faire coucher.
II) Quand ?1) Lorsque le jeu est propiceCertaines situations sont plus propices au bluff que d'autres. Lorsque la table affiche des possibilités de couleurs ou de suite, remporter le pot peut s'avérer aisé car il est très rare qu'un joueur ait la meilleure main possible. Alors qu'un flop comme A-3-10 dépareillés est un flop où vous ne devez pas bluffer.
2) Rarement et la bonne personneNon seulement il ne faut pas bluffer trop souvent (car dans ce cas on le remarquera et l'on vous suivra de plus en plus souvent) mais il ne faut pas bluffer n'importe qui.
Les joueurs qui ont du mal à se séparer de leurs cartes, pour qui se coucher et synonyme de défaite ne sont absolument pas les bonnes cibles! Il faut donc prendre son temps, cerner ses adversaires et repérer ceux qui POURRAIENT -dans une bonne configuration- être bluffés.
Pour l'anecdote, une fois j'ai fait tapis avec absolument rien et quelqu'un m'a suivi avec exactement la même chose...WTF?! Mais bon, ça ne peut pas arriver dans cette asso puisque tous les joueurs sont excellents
Bien-entendu, il ne faut jamais montrer que l'on a bluffé après coup si l'on veut garder l'image d'un joueur sérieux et bluffer plus tard.
S'il est déconseillé de ne pas trop bluffer, il me paraît intéressant de souligner que ne jamais bluffer est aussi un très mauvais choix : plus le temps va passer plus les joueurs vont le remarquer et moins vos mains gagnantes vont vous rapporter de l'argent...Ce sera alors le moment d'utiliser votre réputation de « joueur sage » pour tous les bluffer !
Bluffer plusieurs personnes est souvent une mauvaise idée, car le pot est plus gros (les joueurs se coucherons plus difficilement) et la probabilité qu'un des adversaire ait un main énorme augmente...sauf dans un cas !...
3) Le semi-bluffL’appellation est bâtarde parce que cela ne signifie pas forcément que l'on mise la moitié de ce que l'on aurait misé si l'on avait voulu bluffer. Le semi-bluff, c'est lorsque l'on a rien, mais l'on a la possibilité d'avoir quelque chose d'énorme. Le but est de faire coucher les mains médiocres et les mains qui sont dans votre situation c'est-à-dire, conserver uniquement les adversaires qui ont déjà une grosse main. Si l'une des cartes que vous cherchiez tombe, vous êtes sûr de gagner car quelqu'un qui aurait eu votre main se serait couché ; sinon, vous pouvez bluffer ou laisser parler votre adversaire qui vous considère probablement comme un joueur qui a (toujours) une main solide .
Reprenons le deuxième exemple :
*en main: V-9 de trèfles
Sur table: As de trèfle-8 de carreau-Roi de trèfle
1 seul adversaire qui parle avant
Il mise 200 sur un pot initial de 100. On doit donc payer 200 pour remporter 500. Un semi-bluff est envisageable en relance.
Combien miser pour que notre adversaire se couche ? 500 suffit, en effet : cela lui coûte 500 pour gagner 1500, ce qui est trop cher pour une possibilité de couleur ou de suite.
S'il est en situation de bluff ou de semi-bluff, il va probablement se coucher. S'il a une main avec un As, il va sûrement suivre (en se doutant que vous avez soit un As, soit une possibilité de couleur).
Voilà !
En attente de vos commentaires !